« Les directeurs des soins en congrès à Nice ont pu se laisser inspirer pour envisager les transformations de leurs organisations et de leur métier par les interventions d’Olivier Crosetta, d’Elisabeth de la Tour, de Sandra Reinflet et de Philippe Nassif grâce à la grande qualité des contenus mais aussi à la vive interaction qu’ils ont pu mener avec le public. Public qui, ainsi a pu rester captivé tout au long des 3 journées en ayant pu faire des liens avec leur métier. Les participants ont été enchantés et revigorés de ce regard « décalé » pour les manageurs des établissements de soins, de formation ou d’ARS qu’ils sont. » Anne Larue, délégué régionale PACA-Corse de l’Association Française des Directeurs de Soins et membre du comité d’organisation du congrès.
Pour en savoir plus sur ces 4 très belles interventions qui ont rencontré un grand succès à l’occasion des trois journées du XIXème congrès annuel de l’AFDS :
La prise de risque au quotidien : L’expérience humaine des Forces Spéciales
Qu’elles soient contraintes par leurs obligations ou échaudées par des initiatives malheureuses, de nombreuses organisations ont développé une culture visant à « maîtriser » les risques. Partant d’une intention louable, l’institutionnalisation de la prudence peut, cependant, conduire à mettre en danger la nécessaire capacité d’initiative et d’adaptation face aux changements rapides de l’environnement. Certaines entreprises paient, ainsi, un lourd tribut en terme d’innovation et d’aptitude à saisir les opportunités. Confrontés aux défis d’un environnement instable et difficilement prévisible, dirigeants et managers sont, plus que jamais, placés en situation de prise de décision face aux risques et à l’incertitude. Contraints d’avancer rapidement tout en prenant des décisions appropriées, alors même qu’ils n’ont pas toutes les informations souhaitées, ils doivent trouver le juste équilibre entre prudence et action. Si la capacité à prendre des risques constitue un enjeu de performance, comment créer un environnement interne propice à une prise de risque adaptée ? Faut-il attendre de maîtriser les risques pour agir ? Peut-on déjouer les biais de perception du risque ? Y a-t-il des clés pour décider dans l’incertitude ? Engagées pour conduire des missions de portée stratégique dans des environnements complexes et évolutifs, les Forces Spéciales constituent un exemple emblématique de performance collective, basée en grande partie sur la confiance, la capacité d’adaptation et l’aptitude à saisir les opportunités.
Agir, avancer et créer dans un environnement contraint
L’époque actuelle nous bouleverse, remet en cause nos habitudes, nos modes de travail et nous effraie peut-être. En s’appuyant sur son tour du monde de 14 mois à la rencontre de femmes, sur ses voyages en autostop en Europe et sur son travail avec des artistes œuvrant dans des pays où l’art est censuré, Sandra Reinflet donne des clefs pour dépasser la peur de l’inconnu, montre comment transformer des contraintes en atouts, met en action les participants pour innover seul et à plusieurs et leur donne une boite à outils pour passer à l’action. Sandra Reinflet vient de remporter le Prix Roger Pic 2020 pour son travail photographique sur les artistes empêchés en Iran, Mauritanie, Papouasie Nouvelle Guinée, à Madagascar et au Brésil.
De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace !
De la Renaissance qui s’est construite sur un réflexe de vie et de créativité inouïe après l’épidémie de peste noire du XIVème siècle qui a changé tous les paradigmes et permis de sortir du Moyen Age à Manet qui refuse le déni dans une société claquemurée dans ses conventions historiques en pleine révolution industrielle et ose proposer un nouveau modèle pictural hors des académisme. De Picasso qui cherche toutes les occasions et opportunités pour se démarquer et réussir dans un monde hyper compétitif, au street-art qui contourne les règles et devient un art reconnu par tous et émerge du chaos. Regardons quelques peintres qui ont accompagné les bascules du monde, l’ont même anticipé en détectant les signaux faibles. Ils ont su être force de proposition hors de l’académisme officiel. Ils n’ont pas attendu pour sortir des sentiers battus, pour oser faire, proposer des nouveaux modèles et être agiles dans un monde totalement incertain. Ils ont osé renverser le jeu tout en maîtrisant les règles et en capitalisant sur leurs expertises. Ils ont su créer leurs opportunités pour naviguer en situation de tension et arriver au succès. Ils peuvent devenir des inspirateurs. Comment ont-ils fait ?
Joue-la comme Aristote ! — ou l’organisation nouvelle à l’ère de l’incertain
Notre temps est celui de l’incertain. Evoluant sous la pression d’une instabilité permanente, organisations et individus sont sommées d’embrasser le changement, mais sans vision d’une destination finale attractive. Façonnés par une culture du contrôle, de la planification, de l’évaluation du risque nous nous retrouvons ainsi démunis : où trouver les principes et les ressources pour innover, improviser et inventer ? Et si Aristote avait la réponse ? C’est qu’il a su prendre l’exact contre-pied de son maître Platon. Ce dernier, en effet, affirme la primauté des idées abstraites sur les réalités terrestres. Il place à la tête de sa République idéale, le « philosophe-roi » : « celui qui sait ». Au contraire, Aristote oppose à l’idéalisme de Platon, un pragmatisme éclairé : il s’agit d’apprendre à agir de manière vertueuse et virtuose dans un monde à jamais mouvant et imparfait. Et dans cette action, y trouver le bonheur. Quels sont les grands axes de la philosophie d’Aristote qui nous amènent à repenser à neuf notre vision de l’entreprise ? A quitter la culture du contrôle propre au XXème siècle pour apprendre à évoluer, avec méthode, dans l’incertitude ? A initier une coopération vertueuse, cultiver une performance durable, et promouvoir un travail réellement heureux ? Comment peuvent-ils inspirer notre présent — et notre avenir ?
Merci à Anne Larue, Marc Catanas et Francis Mangeonjean de nous avoir fait confiance et pour la qualité de nos échanges préparatoires. Merci à Sarah Le Joly pour l’organisation parfaite qui a placé les intervenants dans des conditions optimales. Merci, bien sûr, à Elisabeth, Sandra, Olivier et Philippe pour l’impact de leur prise de parole.
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