Nous sommes tombés sur deux articles intéressants et qui ont le mérite de synthétiser les enjeux et d’ouvrir des pistes de réflexion et que nous souhaitons partager avec vous. De quoi s’agit-il ? De la révolution numérique en cours, qui a fait l’objet de toutes les conversations, ou presque, au récent rassemblement de Davos. L’intelligence artificielle, les imprimantes 3D, le big data, les objets connectés… sont une avancée technologique fantastique et sans doute vecteurs de nombreux bienfaits pour les consommateurs. Mais qu’en est-il pour les salariés ?
Quand une imprimante 3D permet de construire une maison de plus de 150 m2 en 48h, du point de vue du futur propriétaire c’est un gain évident, du point de vue du maçon, ça grimace un peu plus… On en vient à se demander s’il ne convient pas d’inverser la « destruction créatrice » de Schumpeter en une plus inquiétante « création destructrice ».
De récents rapports font en effet apparaître le risque d’une destruction nette de 5 millions d’emplois dans les 5 ans qui viennent au sein des 15 principales économies mondiales, et ce n’est sans doute que le début. certains estiment que deux tiers des enfants qui entrent aujourd’hui au primaire exerceront un métier qui n’existent pas aujourd’hui. En même temps que disparaît un certain nombre d’emplois salariés, on voit bien que c’est le modèle même de la relation de travail salariée qui est remise en cause.
Les conséquences envisageables ? Un affaiblissement de la classe moyenne menant à une bipolarisation de la société entre une frange relativement peu nombreuse, très qualifiée et très aisée et une masse plus nombreuse de travailleurs peu qualifiés et peu rémunérés. Or c’est bien souvent la classe moyenne qui tient une société. Les risques sont donc réels. Et on voit réapparaître les réflexions sur le revenu minimum universel qui est actuellement expérimenté en Finlande et peut-être prochainement au Québec.
Le monde change à une vitesse folle. Une des prises de parole remarquée à Davos fut celle de Marc Bénioff, le patron de Salesforce : « Speed is the new currency ». Et c’est justement parce que tout va de plus en plus vite qu’il faut plus que jamais prendre le temps de penser à ce qui se passe afin de faire émerger ce qui ressemble fort à une nouvelle Renaissance. Sinon, à la façon des personnages de Nous nous sommes tant aimés d’Ettore Scola, nous ne pourrons que faire l’amer constat que « c’est le monde qui nous a changés ». Autrement dit, que nous aurons subi le changement.
Les deux articles en question :
- Quelle métamorphose du monde du travail à l’ère du numérique ? sur novethic.fr,
- Davos : la quatrième révolution industrielle, vraiment ? sur latribune.fr (l’auteur partage avec nous ce parallèle avec la période de la Renaissance).