Depuis une petite poignée d’années, les entreprises sont la cible d’une nouvelle vague de prestataires qui parient sur la culture . « Beatles ou Rolling Stones ? », « Comment Proust peut changer votre vie ? »…, les thèmes proposés aux salariés par culture&sens, par exemple, peuvent paraître insolites au regard des enjeux traditionnels de rentabilité et de productivité de l’entreprise. S’agit-il d’une simple volonté de divertir le personnel, de manager autrement, ou d’élargir l’horizon de leur formation ?
Ces nouveaux acteurs se basent justement sur le constat que l’univers professionnel n’est plus traditionnel. Par ailleurs, face à la concurrence des pays émergents, les entreprises doivent sortir par le haut grâce à une innovation qui demande toujours plus de créativité, Ce discours a en tout cas trouvé un écho chez certains manageurs. « Je suis convaincue que les sujets de culture générale permettent de réfléchir à des solutions en entreprise », confie Eugénie Larbordière, responsable de la formation de la société immobilière Icade. En 2007, elle a accepté l’offre de culture&sens, qui organise des séances à l’heure du déjeuner sur des thèmes de littérature, cinéma, musique, etc. Pour le fondateur de culture&sens, Alban-Lionel Sarvonat, ces sessions, animées par des spécialistes, ont un double intérêt : « Entretenir les connaissances » et « créer du lien » entre les salariés.
Recourir à l’art peut aussi viser à restaurer un état d’esprit collectif. C’est peut-être ce qui a facilité le succès de la démarche chez Icade, alors en plein déménagement de son siège social. Enfin, certains groupes au personnel international voient dans ces prestations une façon de rapprocher leurs équipes. « En tant que consultants, nous vendons de la prestation intellectuelle, du relationnel. Il est important que nos salariés aient cette ouverture », explique Isabelle Martins, directrice de la formation pour l’entité France-Benelux chez Accenture.
Résumé de « L’art au bureau, entre divertissement et management » – Laureen Ortiz – Le Monde de l’Economie du 1er avril 2008.