Les directions de ressources humaines vont devoir changer de paradigme pour faire face, d’ici 2015, à de nouveaux grands chantiers qui portent sur les thèmes suivants:
- la gestion des talents,
- les problèmes démographiques,
- la transformation de l’entreprise en organisation apprenante,
- l’amélioration de l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée,
- la gestion du changement et des transformations culturelles.
C’est ce qui ressort d’une étude menée par le Boston Consulting Group (BCG) avec l’Association européenne pour la direction du personnel (EAPM) et son membre français, l’Association Nationale Des Ressources Humaines (ANDRH). Cette étude a été menée dans 27 pays, auprès de 1355 cadres dirigeants de grandes entreprises (responsables RH, directeurs généraux, directeurs opérationnels).
Les talents vont devenir une denrée si précieuse qu’il faudra aller les chercher là où ils sont. En outre du fait de la pyramide des âges et de l’évolution démographique, la question du transfert des savoir-faire va prendre de plus en plus d’importance. Jean-Michel Cayle, directeur associé, responsable du centre de compétences RH Monde du BCG, s’interroge : « Et surtout, après une vingtaine d’années de plans sociaux qui ont desserré le lien des salariés avec leur travail, comment continuer à maintenir, voir développer, la motivation (…) ? » La formation devrait jouer un rôle crucial, d’où la transformation de l’entreprise en organisation apprenante. D’autres éléments de motivation devraient également être pris en compte et notamment une plus grande valorisation des individus. Il est temps de renouer, après des années de restructuration, le lien entre salariés et entreprises. En effet, selon le baromètre Accor-Ipsos-Loyalty, les salariés français se sentent prisonniers de leur entreprise, coincés qu’ils sont entre leurs aspirations personnelles et un environnement socio-économique morose. Ainsi, ils sont seulement 33% à se déclarer « heureux dans leur travail » contre 40 % en 2005. Du coup, les entreprises comprennent qu’elles ont tout à gagner à donner toujours plus de sens à leurs décisions et à susciter l’engagement des salariés. Des groupes comme Novartis propose, par exemple, un catalogue de mesures visant à soutenir les salariés dans leur recherche d’équilibre. « Résultat, l’agenda du DRH n’a jamais été aussi riche et stratégique : il va s’agir de combiner une politique RH de transformation et de restructuration à une politique de croissance.« , conclut Jean-Michel Cayle.
Résumé de l’article de Muriel Jasor paru en page 17 – Les Echos – 7 juin 2007.