Selon plusieurs études, il semble que le désamour, plus particulièrement des cadres, va croissant entre les entreprises et leurs salariés. Le désengagement en est la conséquence la plus visible ; cela va de la simple méfiance vis à vis des discours managériaux aux démissions et reconversions brutales en passant par les refus de promotion et de prises de responsabilités et par la perte de sens.
Les attentes des salariés français, et notamment des cadres, porteraient désormais plutôt plus sur l’ambiance de travail, la reconnaissance et la convivialité. « Pour les entreprises, l’enjeu est majeur, considérait récemment Philippe Korda (L’Entreprise réconciliée, Albin Michel, à paraître) au Nouvel Economiste. Voilà des années qu’elles évoquent la nécessité de comprendre les attentes du client, de le fidéliser, en tissant un lien affectif fort. Aujourd’hui, il est urgent d’adopter la même démarche avec les salariés (…). »
Les salariés sont en quête de sens et, littéralement, de mieux-être, notamment en Europe et en France où, selon l’Observatoire international des salariés (TNS-Sofres), ils auraient une vision moins utilitaristes du travail qu’ailleurs (un gagne-pain pour 76 % des Américains, pour 51 % des Européens). En outre, les Français noueraient une relation au travail plus affective. Pour 56 % de ceux-ci, le travail est d’abord une source de contacts humains (pour 33 % des Américains, pour 45 % des Européens).
Résumé de l’article « Investir dans le bonheur » de Jean-Michel Dumay – Le Monde – 16 septembre 2007.