Dans de nombreux domaines technologiques, les efforts des industriels portent sur la miniaturisation : on fabrique des instruments qui sont de plus en plus légers et de plus en plus petits, sachant que dans le même temps ils sont de plus en plus rapides, de plus en plus performants et, bien sûr, de moins en moins coûteux. L’électronique est l’un des domaines où cette progression est, à l’évidence, la plus spectaculaire.
Cette course vers la miniaturisation s’achèvera sans doute bientôt en raison de contraintes techniques qui semblent à l’heure actuelle insurmontables. Il faut donc mettre en œuvre de nouvelles technologies permettant de poursuivre cette démarche. C’est ainsi que l’on a pensé à suivre le chemin inverse de celui de la miniaturisation : on part de ce qu’il y a de plus petit, un atome, une molécule, et on va tenter de fabriquer des objets à partir de ces atomes ou de ces molécules. Nous allons ainsi entrer dans l’ère des “nano mondes”. Dans cette expression le préfixe nano signifie très petit. Pour les scientifiques ce préfixe a une définition bien précise. Le nanomètre, par exemple, représente une longueur un milliard de fois plus petite que le mètre. Il y a un million de nanomètres dans un millimètre. A cette échelle, que l’on peut aborder avec des outils spéciaux, les matériaux prennent de nouvelles propriétés, on peut assembler des atomes ou des molécules pour fabriquer des moteurs, des instruments, des mémoires…. Comment fait-on ? Pour quoi faire ? Quel est l’avenir de ces nouvelles technologies ? Où sont les difficultés ? Quels en sont les dangers ? Autant de questions qui méritent d’être posées.
L’abord du nano monde suscite chez certains des espoirs immenses alors que chez d’autres elle engendre des peurs effroyables du fait des révolutions technologiques, réelles ou supposées, que ce monde nous promet. Aux dimensions nanométriques, les propriétés physico-chimiques d’un matériau peuvent être considérablement modifiées : le fer, par exemple, peut devenir ductile (i.e. qui peut s’étirer sans se rompre) et l’or cassant alors que c’est l’inverse que nous connaissons, à “notre échelle”. L’étude des nanomatériaux est en pleine expansion, car leurs nouvelles propriétés offrent des perspectives d’application dans des domaines aussi divers que l’optique, les technologies relatives à l’énergie, à l’automobile, à la sécurité ainsi qu’à la protection de l’environnement par leurs propriétés dépolluantes….Par ailleurs, la démarche qui consiste à tenter d’élaborer des systèmes à partir du niveau moléculaire couvre un champ d’application immense non seulement dans de vastes secteurs comme l’électronique, la santé ou l’armement mais encore dans des domaines qui touchent à notre vie quotidienne : les textiles, les peintures, les surfaces autonettoyantes, les revêtements résistants à l’usure, les cosmétiques (c’est même là que les nanoparticules connaissent une exploitation effrénée)…mais aussi la traçabilité, ce qui ne va pas sans soulever des craintes : Big Brother frapperait-il à nos portes ?