Yann Potin


Pour ou contre Napoléon ?

Entre aventure individuelle et histoire partagée, l’épopée napoléonienne constitue un des mythes fondateurs de la modernité occidentale et européenne. Des campagnes d’Italie à Waterloo, l’itinéraire du général corse, constitue un roman à la fois improbable et nécessaire. Comprendre comment le fils de la Révolution a pu devenir son fossoyeur n’est pas chose facile. Promu par le nouveau système politique et social qui valorise le mérite, ce simple soldat, dont le génie militaire fait encore l’objet de débats, est cependant devenu en moins d’une décennie le maître de l’Europe. Par le jeu du hasard et de la nécessité, l’aventure d’un homme, et bientôt d’une famille, s’est confondue avec l’histoire simultanée de plusieurs nations.

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Star Wars, une mythologie du temps présent ?

En avril 2017, des milliers de personnes, représentantes de centaines d’association et de fan-clubs de par le monde, ont fêtés les 40 ans de la saga “Star Wars” en présence de la plupart des acteurs et de leur maître d’oeuvre et démiurge Georges Lucas. À la veille de la sortie très attendue d’un huitième épisode, il n’est pas exagéré de dire que la saga représente un pan à part entière de la culture mondiale, capable de rivaliser avec les grands mythes occidentaux de l’épopée antique ou de la geste médiévale, de l’Odyssée d’Ulysse à la Table ronde.

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Héritée des manuels scolaires d’histoire de la IIIe République, l’expression “Guerre de Cent ans” occupe une place étrange dans la mémoire collective et la culture générale historique en France. Connaît-on pour autant l’importance cruciale de cette épopée qui scelle, à la fi n du Moyen Âge, le destin de la France et de l’Angleterre ? En arrière-plan d’un très long conflit diplomatique et militaire qui a pris sans cesse les allures d’un duel franco-anglais, se cache le double roman des origines de la nation française et de la nation anglaise, sans lequel Jeanne d’Arc et sa brève aventure légendaire, entre 1429 et 1431, n’auraient jamais existé.

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La cuisine a-t-elle une histoire ?

A l’heure où l’éventualité d’un classement de la gastronomie française au patrimoine mondial immatériel de l’humanité suscite de nombreuses polémiques, en France comme à l’étranger, la question de la généalogie de nos manières de tables se pose plus que jamais. La sanctuarisation de la cuisine française ne date pas d’hier ; et même si elle est aujourd’hui concurrencée sur le plan international par d’autres logiques patrimoniales (ainsi la Chine dispute-t-elle à la France au sein de l’UNESCO l’originalité et la diversité de son patrimoine culinaire), la cuisine fait clairement partie intégrante de l’arsenal identitaire de “l’exception culturelle” française. On pourrait néanmoins se demander si la crispation récente autour de cette procédure de classement inédite ne correspond pas à une déstabilisation en cours des modes de reproduction et de transmission des traditions culinaires.

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En quoi Lyon est-elle capitale ?

La ville de Lyon occupe dans les espaces français et européen actuels une position majeure, qu’il est possible de qualifier de situation “capitale”, et ce au double sens du terme : l’agglomération du “Grand Lyon” (nouveau nom d’usage de la COURLY ou communauté urbaine de Lyon créée en 1969) constitue en effet une place géographique, économique et culturelle aussi incontournable que primordiale. Si le contournement difficile de la ville, symbolisé par les célèbres embouteillages du tunnel de Fourvière fait encore parler de lui au moment des grands départs estivaux, il est certain que le déploiement de la grande rocade orientale (A46 et A432) marque l’ampleur de ce qui est en train devenir une véritable mégalopole, étendue sur plus de 520 km2, alors même que la population ne cesse de croître. Depuis 1999, le nombre d’habitants a augmenté de plus de 8 % (contre moins de 5 % en France), au point d’atteindre aujourd’hui 1,3 millions d’habitants.

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“Grand Paris”, “Paris Métropole”, “Région Capitale”. Nombreux sont les termes et expressions qui désignent les ambitieux projets censés dessiner le nouveau visage de Paris dans les décennies à venir. Si la concurrence politique suscite une forme de surenchère autour de la rénovation de la capitale, l’aménagement et la modernisation de la ville intra-muros se heurte à un mouvement de fond qui rejoint lui-même une question économique fondamentale : dans la mesure où le tourisme patrimonial est sur le point de prendre la première place au sein des activités “productives” parisiennes, est-il envisageable que Paris se transforme progressivement en un immense musée ?

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Censé s’étaler entre le Ve et le XVe siècle de notre ère, de la chute de l’Empire romain d’Occident à la découverte de l’Amérique, des premiers royaumes “barbares”, mais chrétiens, à la chute de l’Empire byzantin, le Moyen Age est une période sans nom. Défini par défaut par les humanistes des XVIe et XVIIe siècles, comme un âge intermédiaire (c’est le sens du mot latin medium aevum), le Moyen Age est fondamentalement un âge moyen, situé entre ces deux âges d’or fantasmés en Europe que sont l’Antiquité et la Renaissance (en tant que re-naissance de la culture classique antique). “Le Moyen Age est né du mépris” : la formule, de l’historien Bernard Guenée, résume ainsi la genèse contrariée d’une période historique qui n’en est pas vraiment une.

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Beatles ou Rolling Stones ?

Beatles et Rolling Stones forment assurément les piliers de la culture pop anglaise et occidentale. Irréductiblement associés à la génération du Baby boom, le destin et l’identité historique des deux groupes est étroitement interdépendant. Et ce malgré des trajectoires fort différentes : les Beatles ont choisis de quitter la scène, en tant que groupe, au moment où leurs fans accédaient avec eux à l’âge “adulte”, alors que les Stones inscrivirent d’emblée leur créativité dans une longue durée qui transfigure les générations.

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Comment Paris s’est-il construit ?

Le devenir architectural du Paris historique, c’est-à-dire la part urbaine située à l’intérieur du boulevard périphérique, suscite depuis quelques années de nouvelles controverses. La possibilité de rebâtir – et donc de détruire massivement – des édifices anciens au sein même d’une limite intra-muros qui n’a pas été étendue depuis 1860 représente un des principaux enjeux des futurs “Grand Paris” proposés pour une capitale qui souhaiterait rester internationale. Ces tergiversations urbanistiques invitent à reconsidérer la formation historique du visage architectural d’un bâti parisien surtout marqué par le XIXe siècle. Il faut en effet attendre les révolutions politiques et industrielles de ce siècle-là pour voir Paris se transformer en capitale européenne, héritière d’une centralité administrative devenue proverbiale.
La croissance du tissu urbain parisien repose sur trois grandes pulsations chronologiques : le XIIIe siècle, le XVIIe siècle et le XIXe siècle. La Lutèce antique n’était qu’un relais, un pont routier pour traverser la Seine du Nord au Sud.

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Le Corbusier, c’est qui ?

L’architecte et urbaniste Charles-Édouard Jeanneret (1887-1965), dit “Le Corbusier”, fait assurément partie des figures intellectuelles et artistiques les plus controversées du premier vingtième siècle. Pour la majeure partie des architectes contemporains, Le Corbusier reste le père fondateur de la modernité architecturale et l’apôtre visionnaire de la ville idéale. A l’inverse, pour nombre d’aménageurs et de praticiens de la ville, sa pensée et ses écrits, souvent volontairement provocateurs, sont considérés comme la source de la transformation des banlieues dortoirs en ghettos urbains, stigmatisés aujourd’hui par le vocable paradoxalement négatif de “cités”.

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