Paris ne s’est pas faite en un jour ! Du Moyen-Age au Grand Paris, au gré des rois, empereurs, présidents… la capitale s’est façonnée pour acquérir cette forme urbaine spécifique avec ses avantages et ses inconvénients. A l’heure ou l’actualité nous proposer de découvrir le Paris de demain, il est important de se questionner sur les différentes évolutions urbaines de Paris. Au cours des XXème et XXIème siècles, Paris n’a eu de cesse de se réinventer et pourtant, entre La Renaissance, les travaux d’Haussmann, les Modernes et aujourd’hui que reste-t-il de ces opérations qui ont radicalement repensé notre capitale ? En effet, contrairement à une idée reçue, Paris se réinvente ambitieusement régulièrement, et ce depuis Philippe Auguste. Sans remonter jusqu’au Moyen-Age les projets d’envergure pour la ville sont nombreux, et chacun porte un projet, un vocabulaire affichant ses ambitions clairement et laissant un héritage visible sur la ville d’aujourd’hui.
Paris
Nous avons réalisé une très belle intervention chez Ivanhoé Cambridge sur le XIIIème arrondissement. Ce fond d’investissement québécois spécialisé dans l’immobilier est une filiale de la Caisse des Dépôt et Placement du Québec. C’est un acteur majeur du secteur. Son siège social pour l’Europe est basé à Paris.
Compris entre la Seine et le faisceau ferroviaire de la gare d’Austerlitz, le nouveau quartier de la Rive Gauche dans le XIIIème arrondissement transforme ambitieusement un ancien site industriel en un exemple remarquable de développement urbain à Paris. Cette zone d’aménagement concerté (ZAC) qui s’étend sur plus de 130 hectares, représente la plus grande opération de réaménagement depuis les Grands Travaux entrepris par le Baron Haussmann à la fin du XIXème siècle. Cette opération prône une mixité urbaine traduite par l’implantation de bâtiments aux fonctions diversifiées dans un même périmètre, tout en valorisant et habilitant l’architecture industrielle existante.
“Grand Paris”, “Paris Métropole”, “Région Capitale”. Nombreux sont les termes et expressions qui désignent les ambitieux projets censés dessiner le nouveau visage de Paris dans les décennies à venir. Si la concurrence politique suscite une forme de surenchère autour de la rénovation de la capitale, l’aménagement et la modernisation de la ville intra-muros se heurte à un mouvement de fond qui rejoint lui-même une question économique fondamentale : dans la mesure où le tourisme patrimonial est sur le point de prendre la première place au sein des activités “productives” parisiennes, est-il envisageable que Paris se transforme progressivement en un immense musée ?
Le devenir architectural du Paris historique, c’est-à-dire la part urbaine située à l’intérieur du boulevard périphérique, suscite depuis quelques années de nouvelles controverses. La possibilité de rebâtir – et donc de détruire massivement – des édifices anciens au sein même d’une limite intra-muros qui n’a pas été étendue depuis 1860 représente un des principaux enjeux des futurs “Grand Paris” proposés pour une capitale qui souhaiterait rester internationale. Ces tergiversations urbanistiques invitent à reconsidérer la formation historique du visage architectural d’un bâti parisien surtout marqué par le XIXe siècle. Il faut en effet attendre les révolutions politiques et industrielles de ce siècle-là pour voir Paris se transformer en capitale européenne, héritière d’une centralité administrative devenue proverbiale.
La croissance du tissu urbain parisien repose sur trois grandes pulsations chronologiques : le XIIIe siècle, le XVIIe siècle et le XIXe siècle. La Lutèce antique n’était qu’un relais, un pont routier pour traverser la Seine du Nord au Sud.
Avec plus de 13 millions de volumes imprimés, la Bibliothèque nationale de France (BnF) se situe parmi les plus riches du monde (29 millions pour “Library of Congress” à Washington et 25 millions pour la “British Library” à Londres). Son établissement au bord de la Seine est le dernier avatar architectural d’une institution dont les origines formelles, en France, remontent au XVIIe siècle. Si la Révolution française, par la confiscation des biens ecclésiastiques, a véritablement créé les conditions d’un enrichissement massif, c’est la monarchie qui a institué le “dépôt légal”, dont les principes furent posés dès 1537, sous François Ier, mais dont le fonctionnement date du règne de Louis XIV. En imposant à tous les imprimeurs situés sur le territoire national, le dépôt obligatoire de leur production, la Bibliothèque du roi est parvenue à se constituer en centre d’archivage de l’édition française. L’idée même de bibliothèque est toutefois bien plus ancienne.