La récente vague de suicides à France Télécom a mis en lumière de manière dramatique les conséquences d’un phénomène longtemps minimisé en France, si ce n’est ignoré: le stress au travail.
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Quand les outils et les solutions formatés s’essoufflent, un détour par l’art ou les sciences humaines aide à repenser la complexité du monde et à doper la capacité innovante des entreprises.
Culture commerciale, culture financière, culture du cash, culture d’entreprise ou « corporate », le mot culture est décliné à tous les niveaux de l’entreprise. Pour autant, qu’a-t-il à voir avec la culture générale ? « Compte tenu du prestige qu’on lui accorde, l’entreprise décline ce mot à toutes les sauces », constate Mohed Altrad, PDG du groupe Altrad (matériel d’échafaudage, 2.805 personnes). « On aurait toutefois tort de penser que culture économique et culture générale sont étrangères l’une à l’autre », poursuit ce patron, également auteur de quatre romans. La raison ? Par temps de crise, quand tout le monde s’appuie sur les mêmes techniques et des schémas de pensée similaires, la différence compétitive se joue sur la culture générale et l’intelligence des situations.
Depuis une petite poignée d’années, les entreprises sont la cible d’une nouvelle vague de prestataires qui parient sur la culture . « Beatles ou Rolling Stones ? », « Comment Proust peut changer votre vie ? »…, les thèmes proposés aux salariés par culture&sens, par exemple, peuvent paraître insolites au regard des enjeux traditionnels de rentabilité et de productivité de l’entreprise. S’agit-il d’une simple volonté de divertir le personnel, de manager autrement, ou d’élargir l’horizon de leur formation ?
Au-delà des prérequis techniques fondamentaux qui ne sont plus suffisants, les entreprises font appel à la créativité de leurs salariés et fournisseurs. Or les formations suivies par les managers ne leur ont donné que peu d’outils pour développer leur sens de la création. Une solution : s’ouvrir à la culture et à l’art.
Etre cultivé aide à diriger une entreprise
Selon l’auteur de cet article si « la culture générale intervient peu dans le pilotage direct et quotidien d’une entreprise et qu’elle ne constitue pas non plus un critère d’évaluation des salariés », elle joue néanmoins « un rôle crucial en entreprise dans le renforcement du lien entre action et réflexion« . Elle favorise en effet le raisonnement par analogie, la mise en perspective de problématiques et leur confrontation aux grands débats d’idée. Est-il nécessaire qu’un manager soit cultivé ? Six grands patrons français réunis en table ronde par l’Institut de l’Entreprise (Henri de Castries, Bertrand Collomb, Denis Kessler, Michel Pébereau, Louis Schweitzer et Yazid Sabeg) ont réfléchi à la question. Selon eux, la culture générale et les acquis fournis par les formations initiales sont d’un importance capitale pour instiller du sens dans le travail et prendre de la hauteur de vues.
Le nouvel Economiste du 25 au 31 octobre 2007 comprend un dossier Management intitulé « Motivation – Un art ou une science ? » (cf. le lien ci-dessous pour une lecture complète du dossier).
Comme le dit Erik Perey directeur d’Antium, société de conseil et de formation, « Motiver est un travail de tous les instants. En revanche, démotiver peut se faire en une seconde« . Partant du constat que la rémunération ne peut pas être le seul élément de motivation et que diverses études attestent d’un faible moral des salariés en France, alors que dans le même temps ils sont en quête de valeur et de reconnaissance, le dossier envisage de façon globale la question de la motivation.
Selon plusieurs études, il semble que le désamour, plus particulièrement des cadres, va croissant entre les entreprises et leurs salariés. Le désengagement en est la conséquence la plus visible ; cela va de la simple méfiance vis à vis des discours managériaux aux démissions et reconversions brutales en passant par les refus de promotion et de prises de responsabilités et par la perte de sens.
Les directions de ressources humaines vont devoir changer de paradigme pour faire face, d’ici 2015, à de nouveaux grands chantiers qui portent sur les thèmes suivants:
- la gestion des talents,
- les problèmes démographiques,
- la transformation de l’entreprise en organisation apprenante,
- l’amélioration de l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée,
- la gestion du changement et des transformations culturelles.