“Grand Paris”, “Paris Métropole”, “Région Capitale”. Nombreux sont les termes et expressions qui désignent les ambitieux projets censés dessiner le nouveau visage de Paris dans les décennies à venir. Si la concurrence politique suscite une forme de surenchère autour de la rénovation de la capitale, l’aménagement et la modernisation de la ville intra-muros se heurte à un mouvement de fond qui rejoint lui-même une question économique fondamentale : dans la mesure où le tourisme patrimonial est sur le point de prendre la première place au sein des activités “productives” parisiennes, est-il envisageable que Paris se transforme progressivement en un immense musée ?
Pour se faire une idée
Quelques extraits de certaines de nos fiches souvenir pour se faire une idée
Grâce aux développements considérables des techniques d’exploration par l’image, il ne se passe pas de jours sans que surgissent des informations nouvelles sur le fonctionnement de notre cerveau. Toutefois, le chemin de la découverte reste long et difficile. Le cerveau humain est en effet la machinerie la plus complexe que l’évolution ait mise en place. Il est constitué de près de 100 milliards de cellules, chacune d’elles interconnectées parfois à des dizaines de milliers d’autres, créant ainsi d’innombrables circuits, qui se distribuent en régions. Depuis, P. Broca, un chirurgien français de la seconde moitié du XIXème siècle, on sait délimiter ces régions et leur assigner une fonction précise: l’hémisphère gauche joue un rôle spécifique dans l’expression du langage, la partie postérieure du cerveau traite les images, les parties latérales les sons…
Censé s’étaler entre le Ve et le XVe siècle de notre ère, de la chute de l’Empire romain d’Occident à la découverte de l’Amérique, des premiers royaumes “barbares”, mais chrétiens, à la chute de l’Empire byzantin, le Moyen Age est une période sans nom. Défini par défaut par les humanistes des XVIe et XVIIe siècles, comme un âge intermédiaire (c’est le sens du mot latin medium aevum), le Moyen Age est fondamentalement un âge moyen, situé entre ces deux âges d’or fantasmés en Europe que sont l’Antiquité et la Renaissance (en tant que re-naissance de la culture classique antique). “Le Moyen Age est né du mépris” : la formule, de l’historien Bernard Guenée, résume ainsi la genèse contrariée d’une période historique qui n’en est pas vraiment une.
En France, après la seconde guerre mondiale, les jardins ont été voués à l’abandon, contrairement à ce qui s’est fait en Angleterre par exemple. Ce n’est qu’à partir des années 8o qu’une prise de conscience va permettre de restaurer et sauvegarder ce patrimoine remarquable. Aujourd’hui, les jardins sont à la mode. Le tourisme en fait un produit phare. L’événementiel prolifère. Les municipalités concourent pour “la troisième fleur”. Les journées des plantes ont un vif succès. Nos paysagistes osent dans la création et l’expérimentation. A l’ère des satellites et de la mondialisation, Gilles Clément, philosophe et paysagiste, milite pour la notion de “jardin planétaire” qui consiste à envisager la diversité et le rôle gestionnaire de l’homme face à cette diversité.
Beatles et Rolling Stones forment assurément les piliers de la culture pop anglaise et occidentale. Irréductiblement associés à la génération du Baby boom, le destin et l’identité historique des deux groupes est étroitement interdépendant. Et ce malgré des trajectoires fort différentes : les Beatles ont choisis de quitter la scène, en tant que groupe, au moment où leurs fans accédaient avec eux à l’âge “adulte”, alors que les Stones inscrivirent d’emblée leur créativité dans une longue durée qui transfigure les générations.
Que l’on s’intéresse à l’architecture ou pas, on connaît forcément le nom de Jean Nouvel. Avec Christian de Portzamparc, Dominique Perrault et quelques autres, il est l’un des plus célèbres architectes français et le deuxième à obtenir le Pritzker (“Nobel” de l’architecture). À la tête d’une agence de plus de 150 personnes, il construit aujourd’hui, tout autour du monde, musées, centres de congrès, hôtels ou tours géantes. S’il est devenu “starchitecte”, c’est au terme d’un parcours hors du commun et de bientôt quarante années de projets, de chantiers et d’engagements.
Marcel Duchamp (Blainville 1887 – Neuilly sur Seine 1968), artiste français naturalisé américain, naît à la célébrité sous l’étoile du scandale. En 1913, à l’Armory show (l’exposition internationale d’art moderne), il provoque un véritable séisme au sein du monde de l’art new-yorkais en présentant son Nu descendant un escalier. Ce premier nu “cérébral” de l’histoire de la peinture – puisque sa nudité n’existe que dans le titre – le fait immédiatement connaître en Amérique. Cette image scandaleuse est celle qu’il a gardée aux yeux de la postérité. Car nos esprits, au nom de Duchamp, se figurent aussitôt un urinoir ou encore la Joconde affublée de moustaches et d’une barbiche. Duchamp traversa le cubisme, le futurisme, le mouvement Dada, et le surréalisme, mais jamais il ne s’intégra véritablement à aucun de ces courants. Il est également connu comme l’inventeur des ready-made, objets “tout faits”, choisis pour leur neutralité esthétique : Roue de bicyclette, Porte bouteille, Fontaine (l’urinoir)… Duchamp cultive tout au long de sa vie une réflexion sur la nature de l’art, ouvrant la voie à l’art conceptuel. L’oeuvre qui l’occupa le plus, aujourd’hui conservée au musée de Philadelphie, est la Mariée mise à nu par ses célibataires, même ou Grand verre, réalisée sur panneau de verre.
La fréquence et l’intensité des débats et des polémiques suscités par l’architecture contemporaine pourraient occulter le fait que ces querelles sont bien plus anciennes qu’on ne le croit et qu’elles remontent sans doute… aux origines de l’architecture, ou presque, tant l’art de bâtir s’est tout de suite distingué des autres champs d’expression artistique par son caractère permanent. La pierre a souvent mieux résisté au temps que la peinture ou la sculpture, par exemple, et ceux qui, dès l’Antiquité, ordonnaient la construction d’un bâtiment avaient souvent la volonté de l’inscrire dans un paysage pour l’éternité. Il ne faut pas oublier non plus que ces constructions prestigieuses, destinées à conserver et à afficher la mémoire d’un roi ou d’une communauté (ville, corporation, ou plus tard ordre religieux), sont toujours le reflet d’une histoire, d’une idéologie que l’architecte doit traduire dans les pierres. Les oeuvres de l’architecture dignes de transmettre le souvenir aux générations futures seront d’ailleurs appelées monuments (du latin “monere”, avertir, commémorer).
Le devenir architectural du Paris historique, c’est-à-dire la part urbaine située à l’intérieur du boulevard périphérique, suscite depuis quelques années de nouvelles controverses. La possibilité de rebâtir – et donc de détruire massivement – des édifices anciens au sein même d’une limite intra-muros qui n’a pas été étendue depuis 1860 représente un des principaux enjeux des futurs “Grand Paris” proposés pour une capitale qui souhaiterait rester internationale. Ces tergiversations urbanistiques invitent à reconsidérer la formation historique du visage architectural d’un bâti parisien surtout marqué par le XIXe siècle. Il faut en effet attendre les révolutions politiques et industrielles de ce siècle-là pour voir Paris se transformer en capitale européenne, héritière d’une centralité administrative devenue proverbiale.
La croissance du tissu urbain parisien repose sur trois grandes pulsations chronologiques : le XIIIe siècle, le XVIIe siècle et le XIXe siècle. La Lutèce antique n’était qu’un relais, un pont routier pour traverser la Seine du Nord au Sud.
Au sens strict, on a l’habitude de distinguer “l’art moderne”, nombreux sont ceux qui en attribuent la paternité à Pablo Picasso avec “Les demoiselles d’Avignon” en 1907, de “l’art contemporain”, qui désigne la création artistique depuis les années 1960. Mais la notion est mouvante : les oeuvres créées il y a plus de quarante ans sont-elles encore “contemporaines” ? Certains parlent “d’art actuel” pour distinguer la création la plus récente, mais ces catégories sont faites pour être chamboulées. Picasso, par exemple, peut être considéré comme un artiste “classique” pour ses oeuvres de jeunesse (période bleue, période rose), “moderne” pour ses peintures cubistes et “contemporain” pour la fin de sa vie (il meurt en 1973). C’est pourquoi la plupart des musées qui présentent l’art des XXe et XXIe siècles s’intitulent musées “d’art moderne et contemporain”. L’art contemporain, c’est l’art d’aujourd’hui, l’art qui parle de notre société, l’art qui se fait sous nos yeux, ou presque.